Compte rendu

Cet événement s’est organisé en deux journées distinctes. La journée du 15 mai, publique, a rassemblé une septantaine de participants issus de tous horizons. Elle a été l’occasion d’entendre huit conférenciers présentant une belle diversité en termes d’institutions d’appartenance et d’origine géographique sur le thème de la mixité sociale à l’école et des ségrégations. A ces huit conférences s’est ajoutée, en final de la journée, une présentation du Pacte pour un Enseignement d’excellence par Laurence Weerts. La journée s’est divisée en quatre parties.

Dans une première partie, Marc Demeuse (UMONS) a planté le décor de la question de la mixité sociale à l’école, tandis que Bernard Delvaux s’est lancé dans un questionnement plus polémique : des classes hétérogènes, au nom de quelles finalités ? Il en est ressorti un débat sur l’importance de la clarification des finalités qui sous-tendent l’objectif de mixité sociale à l’école.

Dans une seconde partie, la question traitée a été de comprendre les effets que peuvent avoir les ségrégations scolaires. Cela a été fait par l’application dans trois systèmes éducatifs différents : en Belgique francophone, par Dirk Jacobs (ULB), qui a présenté les résultats de la recherche ERC « EQOP », étudiant en profondeur l’impact que peut avoir la collaboration entre enseignants sur l’effet de composition des écoles, et à la fois en Suisse et en France, par Georges Felouzis (Université de Genève), qui est revenu notamment sur le rapport qu’il a rédigé, avec ses collègues, pour le CNESCO (Conseil National d’Evaluation du Système Scolaire, France), montrant à quel point, en France, les inégalités sociales face à l’école sont creusées par des situations de ségrégation sociale et académique.

Une troisième partie s’est centrée sur l’application concrète de systèmes d’affectation des places dans les établissements aux élèves, avec l’intervention de Roger Godet (ancien chef de cabinet) à propos des décrets inscriptions et mixité sociale en Belgique francophone, et de Thomas Wouters (KU Leuven) à propos du CAR (système d’affectation centralisé) et de l’application du double quota en Flandre. Des discussions ont porté sur ce système de double quota, peut-être plus à même d’avoir un effet sur la mixité sociale que le système de simple quota actuellement en partie d’application en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Enfin, une quatrième partie de cette journée publique s’est centrée sur les possibilités d’action, en classe, en termes de gestion de la mixité. Julien Netter (Université de Paris 8) a présenté ses travaux et ceux de l’équipe ESCOL, débouchant sur certaines recommandations pour un bénéfice de la mixité sociale en classe et lors d’activités pédagogiques. Jacques Cornet (Haute Ecole Libre Mosane), dans un exposé intitulé « projet politique et pédagogie institutionnelle » est revenu sur les outils à disposition des enseignants pour gérer la diversité des rapports au savoir et des reconnaissances.

La journée du 16 mai, réservée aux chercheurs, a rassemblé une vingtaine de participants. Elle été l’occasion pour un ensemble de chercheurs (belges francophones, mais aussi néerlandophone, français et suisse) travaillant sur les questions de mixité sociale à l’école d’échanger sur leurs travaux les plus récents sur la question. Cette journée, lors de laquelle 13 présentations ont été effectuées, a ainsi permis de mettre autour de la table un ensemble de chercheurs travaillant sur une thématique similaire et, parfois, sur le même objet, sans que cela ne se fasse habituellement en commun. Elle a permis l’échange d’idées en toute convivialité entre chercheurs et équipes de recherche et débouchera sur une publication commune (sous la forme d’un livre édité ou d’un numéro spécial de revue) de la part des chercheurs impliqués. L’idée d’un texte commun présentant la position des chercheurs belges quant à la mixité sociale/les ségrégations à l’école, éventuellement sur la situation bruxelloise, étudiée par plusieurs des chercheurs présents, a également été émise.

 

Personnes connectées : 1